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Wonderwomette est de retour... Blog, deuxième !
9 octobre 2007

Epinal-Paris via Nancy

16h27, le TGV démarre de la gare d'Epinal. Je suis à l'intérieur, assise place 62 côté fenêtre dans la voiture n°18, sens inverse de la marche. Personne à côté de moi. J'ai posé mon bouquin et mon lecteur MP3 sur la tablette devant moi. Mais là, je n'ai ni envie de lire, ni envie d'écouter de la musique.
En face de moi, un homme d'un certain âge mais d'un look très branché (teint UV, lunettes noires, écharpe orange autour du cou, blouson en cuir sur le dos) me jette des coups d'oeil de temps en temps. Il est dans le sens de la marche, lui.
Je l'ignore et regarde le paysage.
Ce paysage, je le connais par coeur. Depuis toutes ces années, pas grand chose n'a changé. Si ce n'est rien.

D'abord, sur le quai de la gare, j'avais jeté un regard familier vers l'immeuble un peu plus loin, en face des voies. Cet immeuble gris me fait toujours un pincement au coeur. Au troisième étage, il y a des bacs à fleurs accrochés au balcon. Avant, il n'y en avait pas : mon frère refusait d'emprisonner les fleurs dans des pots. Aujourd'hui, il repose parmi les fleurs de montagne. Les fleurs sauvages, ses préférées.
Allez, le temps a passé...

Une fois dans le train, le paysage défile sous mes yeux et, peu à peu, la vitesse de croisière est atteinte. Il n'y aura pas d'arrêt avant Nancy.
A l'aller, j'avais sorti mon livre et l'avais posé sur la tablette devant moi. Mon MP3 sur les oreilles, je n'avais pas lu une ligne. Le livre est très court, je me dois de le lire avant mon arrivée à Paris.
C'est parti pour La sieste assassinée.
En face de moi, le vieux beau regarde par la vitre.

Les nouvelles se lisent très vite, deux ou trois pages chacune, maxi. C'est plaisant à lire et je suis contente de pouvoir profiter de ces tranches de vie bien croquées. A la fin de chaque nouvelle, je lève le nez et regarde dehors.
La clim lance des souffles d'air frais par alternance. J'ai des frissons.

Avant de partir, j'avais dérobé trois bonbons dans le bocal familial. Un régalad' au citron, un Michoko et un petit bonbon tout rond saveur myrtille dont je ne me souviens plus le nom.
Il est temps d'en manger un. Je commence par le Michoko, puis enchaîne sur le régalad'. Discrètement, j'ouvre la petite poubelle et y jette mes papiers.
Nancy se rapproche, le train ralentit.
Je me dépêche d'engouffrer le dernier bonbon avant l'arrêt total du train et avec lui, sans doute, l'arrivée d'un nouveau passager à mes côtés.

Le train reste à quai cinq minutes. Les nouveaux voyageurs montent à bord. Personne ne s'arrête à côté de moi.
Sur le quai d'à côté, je regarde les gens qui transitent. J'aime bien regarder les gens, on dirait une fourmilière à cette heure de sortie des écoles et des bureaux.
Tout le monde se précipite vers le même endroit. Tout le monde veut attraper le TER n° 25471 à destination de Saint-Dié-des-Vosges.

Je n'ai pas vu le temps passer et pourtant, le train s'ébranle déjà. Quelques retardataires arrivent à leur place, ils sont montés au hasard pour ne pas voir le train démarrer sous leurs yeux. Il y a un groupe de personnes âgées, un couple tout aussi âgé qui demande à deux autres personnes de bien vouloir leur céder les places qu'ils avaient réservées.

Personne ne vient s'asseoir à côté de moi. Je sens le regard du vieux beau dirigé vers moi. Je vois même son reflet dans la vitre.

Le train traverse la ville, direction Paris. J'ai la chance d'être assise dans le sens inverse de la marche : je peux ainsi profiter de la vue plus longtemps.
Au loin, je vois le clocher de l'église Saint-Epvre et le haut des tours de la Porte de la Craffe. Une vieille ville que je n'ai pas visitée depuis bien longtemps... Un peu plus loin, une maman et son bébé, assis sur le rebord de la fenêtre de leur maison, font "coucou" aux wagons qui passent. La maman regarde son enfant avec amour, elle lui agite sa petite main en souriant.

Tout à coup, je réalise que je suis du bon côté pour apercevoir le village perché où habite Bob, mon troisième frère. Son village est facile à repérer : c'est un village perché où trône un chateau médiéval. Je guette. Je suis attentive, je ne peux pas le manquer. Le train accélère, accélère. Au bout de cinq bonnes minutes, je me rends à l'évidence : j'ai raté le village. Faut vraiment être bête ! Tant pis.

Je reprends peu à peu ma lecture. J'en suis déjà presque à la moitié. De toute façon, le paysage est devenu très monotone et la vitesse me fait mal aux yeux.

J'ai repéré une nouvelle qui me plaît beaucoup. Elle se passe dans le métro parisien et je trouve que ce que Philippe Delerm décrit là est tellement vrai... je marque la page.
1/4 d'heure avant l'arrivée, je ferme le livre. Terminé !

Le vieux beau s'est mis à téléphoner à Christiane. On dirait qu'elle a des problèmes pour retirer de l'argent. Il faut qu'elle aille au guichet de la Poste, hein Christiane ?
L'homme a un accent genre italien. Ca ne m'étonne pas.

Pour rendre les 15 dernières minutes plus attrayantes, j'allume mon MP3 et écoute les ballades de KT Tunstall. J'aime bien sa voix et ses mélodies.

Dix minutes avant l'arrêt total du train. Les personnes âgées se lèvent déjà. Elles restent debout dans l'allée, on dirait qu'elles ont peur de ne pas pouvoir sortir à temps.
Moi, j'attends bien que tout le monde soit passé. Alors, je me lève, enfile ma veste, attrape mon sac et prends la direction du métro.
Sur le quai, j'ai cru reconnaître au loin l'Oiseau qui m'attend. Une surprise ?
Ah non, c'est vrai... il a un entretien ce soir. Ca ne peut pas être lui.
Ce n'est pas lui.

Deux heures et quart sont passées.

 

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Commentaires
W
Heu... quand je saurai quoi raconter et comment !<br /> Mais j'aime bien cette idée...
S
dis c'est quand que tu écris un bouquin?
L
... tu sais le TGV il passe plus devant le village de ton fréro !! .... allez, sans rancune ;-)
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