Pas intéressée donc... pas intéressante
J'ai cette impression (je ne dirais pas "bizarre" ni "étrange"), mais cette impression, elle est bien là : j'ai du mal à m'intéresser, voire à m'étonner.
A m'intéresser à quoi ? me direz-vous.
Eh bien, en fait, je ne sais pas trop moi-même. Enfin... si j'ai ma petite idée.
Au bureau, j'ai souvent l'occasion de pouvoir discuter avec les collègues. Eh bien, des fois, ça va mais des autres fois je me sens un tantinet heu... "larguée" ! Lorsque la conversation s'oriente sur des choses de la vie courante ou, encore mieux, des choses je dirais "au-delà du réel" (les blagues, le second degré, le "pas sérieux", le "pas lucide") alors là, tout va bien. Je prends part à la discussion, je peux même en faire rire certains ! No roblemo.
Mais lorsque la conversation prend un tournant plus... concret, plus culturel, plus "adulte"... là, y'a plus personne. J'écoute, je fais la moue ("Ah non, je ne connaîs pas cet auteur, je ne connais pas ce film, je n'étais pas au courant de cette information"...).
Et je me trouve incroyablement pas intéressante.
Rien à apporter au schmilblick en somme. Ou pas grand chose.
J'ai remarqué que mon chef, très mordu de littérature, s'intéressait aux personnes qui elles aussi ont un penchant pour cet art. Et ça y va de références en références, de conseils de lectures (que j'enregistre au passage, histoire de paraître moins conne)...
Bon, j'avoue, j'ai acheté hier soir un bouquin que ce fameux chef a l'intention de lire. C'est "Le parfum d'Adam" de Jean-Christophe Rufin. Bon, je ne suis pas non plus complètement débile, j'ai quand même pris le soin de lire la quatrième de couverture pour voir si le livre est susceptible de me plaire. OK, ça me va, je prends. Et je vais lire dès ce soir. Peut-être même que j'aurais fini de le lire avant mon chef ? Mais, en aucun cas, je ne ferai cas de ma lecture.
Car, s'il y a une chose qui ne m'intéresse pas du tout (au moins ça, je le sais), c'est bien de venir faire mon intéressante devant les personnes influentes de cette boîte (ou d'ailleurs) pour faire "genre". Non, merci. Pas de ça chez moi ! Je garderai mes impressions pour moi, à la limite j'en parlerai à L'Or ou autres si cela m'a vraiment plu. Par contre, je ne pourrai pas justifier le "pourquoi" ça m'a plu, la justification, l'explication de texte faisant partie de mon blocage.
Je déteste l'hyprocrisie. Je préfère passer pour ce que je suis. C'est ainsi.
Et d'ailleurs, ce n'est pas que je ne suis pas complètement désintéressée... c'est que tout ce que je lis (ou presque) fini rapidement aux oubliettes de mon cerveau. Je n'arrive ni à analyser le contenu, ni à me souvenir de l'histoire dans les mois qui suivent. Je me souviens si j'ai aimé ou non mais c'est tout.
Pourtant, je suis quand même bien attirée par un style, un genre d'écrits comme tout un chacun. Mais c'est tout. Je prends plaisir sur le moment et voilà. Pas besoin d'épiloguer dessus.
Mais, mis à part cet aspect littéraire (heu... j'ai quand même un diplôme "métiers du livre"... honte sur moi !), il y a tant d'autres sujets qui me laissent pantoise ou indifférente... cela devient insipide !
Non ?
Et en plus, il paraît que je suis ridicule. Cela fait déjà quatre fois qu'on me le dit cette année ; cela doit être vrai.